Les Suisses consomment quelque 40 kg de sucre par tête et par année. De 1850 à 1960, la consommation de sucre des Helvètes est passée de 3 à 44 kg par an. Aujourd’hui, 85 % du sucre consommé dans ce pays l’est sous forme transformée, par exemple dans le chocolat ou les plats cuisinés.
Les ménages n’utilisent que 15 % de sucre de table, notamment pour sucrer la pâtisserie ou les boissons. Il y a cent ans, cette proportion était encore inverse.
Le sucre est mauvais pour les dents, tout le monde le sait. Mais combien d’entre nous savent que nous imposons à nos dents et à notre corps plus de sucre que ce que nous imaginons ? Alors que faire ? Acheter malin et cuisiner soi-même !
Le sucre rehausse la saveur des aliments et nous rend heureux. Il se cache malheureusement souvent là où nous ne l’attendons pas. Quelques exemples: une cuillère à soupe de ketchup contient une cuillère à thé de sucre et un pot de yaourt de 180 g contient sept à huit morceaux de sucre. Même des aliments qui nous semblent naturels et sains peuvent regorger de sucre : un demi-litre de jus de pommes contient pas moins de quatorze morceaux de sucre !
La plupart du temps, nous ingérons bien plus de sucre que nécessaire, ce qui est mauvais non seulement pour nos dents, mais risque de provoquer une surcharge pondérale qui favorise certaines pathologies telles que le diabète ou les maladies cardio-vasculaires. Il y a deux ans, l’Organisation mondiale de la santé OMS a recommandé de limiter les apports en sucre à 5 % de l’apport énergétique journalier. Outre le sucre ajouté aux aliments et boissons, il faut également tenir compte du sucre naturellement présent dans le miel, les sirops et les jus de fruits.
Respecter les recommandations de l’OMS n’est pas simple. Ainsi, pour une personne adulte qui passe une bonne partie de sa journée en position assise, ces 5 % représentent environ 25 g de sucre et sont déjà atteints avec 2 dl de jus d’orange.
Le sucre sait bien se cacher
La plus grande partie du sucre que nous consommons se cache dans les préparations alimentaires. C’est un agent de charge idéal pour les aliments prêts à la consommation : il est bon marché et rehausse leur saveur. Aujourd’hui, la plupart des fabricants indiquent la teneur en sucre par 100 g de leurs produits. Malgré cela, la quantité de sucre n’est pas toujours évidente pour le consommateur moyen. Certains fabricants le désignent sous des appellations plus spécifiques telles que saccharose (sucre de table), glucose, fructose ou lactose. Le sucre peut encore se cacher sous forme de sirop d’érable ou d’agave, de miel, de jus de pomme concentré, de maltodextrine, d’inuline ou de sirop concentré. De telles déclarations sont certes correctes, mais elles désorientent le consommateur. Pour de nombreux produits, il faut avoir le flair d’un fin limier pour évaluer leur teneur en sucre. Lorsque les quantités ne sont pas indiquées, la règle est la suivante : plus le sucre est au début de la liste des ingrédients, plus le produit concerné en contient.
Quelques conseils pour réduire la consommation de sucre
Le sucre est le principal ennemi des dents. Contrôler sa consommation de sucre n’est pas toujours facile. Voici quelques conseils bons pour les dents.
Boire de l’eau
L’eau est le meilleur des désaltérants. Prise au robinet, elle ne coûte presque rien. Elle est saine et sans sucre, ce qui n’est pas le cas d’autres boissons de table. Ainsi, un demi-litre de Coca contient treize morceaux de sucre, un demi-litre de thé glacé en contient sept et demi, soit autant qu’un demi-litre de jus de pomme dilué gazeux ou 3,3 dl de jus d’orange. Les jus de fruits frais contiennent aussi beaucoup de sucre : la Société suisse de nutrition (SSN) préconise de ne pas remplacer plus d’une des cinq portions de fruits et légumes recommandés par jour par 2 dl de jus de fruits.
Boissons « light » : attention ! Les boissons allégées ne contiennent pas de sucre. Elles peuvent néanmoins favoriser l’apparition de caries, car elles contiennent souvent des acides qui attaquent l’émail des dents.
Cuisiner soi-même le plus souvent possible
Même salés, les pizzas surgelées, les sauces à salade ou sauces tomates toutes faites, les produits carnés ou les plats cuisinés industriels contiennent du sucre. Les préparations alimentaires toute prêtes contiennent presque toujours du sucre, car c’est un exhausteur de goût bon marché. Qui cuisine soi-même, mise sur la fraîcheur et contrôle les ingrédients !
Composer son propre muesli
Commencer sa journée sainement avec un bol de muesli ou de céréales: une erreur largement répandue. En effet, les rayons des magasins regorgent de mélanges de flocons pour le petit-déjeuner qui sont de véritables bombes sucrées et contiennent jusqu’à 50 % de sucre. Pour sa santé, il vaut mieux composer son propre mélange avec, par exemple, des flocons d’avoine, des graines et des fruits à coques. Avec du yaourt nature et des fruits, cela donne un petit-déjeuner optimal.
Le sucre alimente les bactéries cariogènes
Comment le sucre parvient-il à endommager les dents ? A l’aide de bactéries qui adhèrent à leur surface et forment un dépôt collant, la fameuse plaque. Ces bactéries se nourrissent de sucre qu’elles transforment en acide. C’est cet acide qui attaque l’émail des dents et le décalcifie. Plus les attaques acides sont fréquentes et durables, plus les caries se forment rapidement. Il est toutefois facile de s’en protéger. Il suffit en effet de se brosser régulièrement les dents avec un dentifrice fluoré et de limiter sa consommation de sucre. Le fluor durcit l’émail et le rend résistant aux attaques acides.
Les médecins-dentistes du Centre dentaire de la Tour sont membres de la Société suisse des médecins-dentistes SSO qui propose régulièrement des informations. La source de cette newsletter est le journal Infodent N° 3/16