Les autres termes synonymes sont :
- Syndrome algo-disfonctionnel de l’appareil manducateur(SADAM)
- dysfonction cranio-mandibulaire (DCM)
- troubles temporo-mandibulaires (TTM)
- algies dysfonctionnelles de l'appareil manducateur (ADAM)
- dysfonctionnement de l'articulation temporo-mandibulaire
- myoarthropathie
- syndrome algodysfonctionnel de l'articulation temporomandibulaire
- Syndrome de l’articulation temporo-mandibulaire (ATM)
L’ancien terme « syndrome de Costen » est tombé en désuétude.
Le syndrome algo-dysfonctionnel de l'appareil manducateur (SADAM) comprend tous les troubles douloureux et non-douloureux, dus à une dysfonction structurelle, biochimique ou psychique de la musculature masticatrice et/ou de l’articulation temporomandibulaire.
L’articulation temporo-mandibulaire, c’est quoi ?
L’articulation temporo-mandibulaire (ATM) est l’articulation qui unit la mâchoire inférieure (mandibule) à l’os du crâne. Au nombre de deux, elles sont situées de chaque coté du visage, juste devant les oreilles.
Ces articulations sont les plus complexes du corps; pendant leurs mouvements, elles doivent s’ouvrir, se refermer, glisser vers l’avant, vers un côté et de l’autre et ce, d’une façon synchronisée.
Un disque articulaire sépare la mandibule et l’os du crâne en empêchant qu’il y ait frottement entre ces deux surfaces pendant les mouvements de la mâchoire.
Le disque absorbe l’énorme pression générée pendant la mastication et la distribue dans l’espace articulaire.
Lorsque toutes les composantes des ATMs fonctionnent en harmonie, cela vous permet de mastiquer, parler, bâiller, bref, d’utiliser votre mâchoire de façon appropriée.
Epidémiologie
Moins de 10% de la population ont présenté durant leur vie des symptômes du SADAM. Les enfants se plaignent rarement de ce syndrome, mais la prévalence augmente au cours de l’adolescence. Les femmes entre 15 et 45 ans sont les plus concernées. Après la ménopause, les signes diminuent et chez les personnes âgées, cette maladie est relativement rare.
Etiologie
Dans la plupart des cas on ne peut pas identifier une étiologie précise du SADAM. C’est pourquoi l’on parle d’une pathologie multifactorielle avec toute une série de facteurs de risque qui peuvent prédisposer, déclencher ou perpétuer ce syndrome. Ces facteurs peuvent avoir une origine biologique, psychique ou sociale :
- Déglutition salivaire atypique
- Troubles de la posture
- Disposition génétique
- Hormones
- Malformation des maxillaires
- Trouble émotionnel (stress)
- Expériences douloureuses
- Hypervigilance
- Traumatisme par accident
- Traumatisme occlusal
- Bruxisme
- Troubles du sommeil
- Syndrome dépressif/anxiété
- Stress post-traumatique
- Autres troubles psychologiques
Prise en charge thérapeutique
La marche à suivre dans le traitement du SADAM est conservatrice et prudente, tant qu'un diagnostic clair n'aura pas été établi. Différents modes thérapeutiques peuvent être utilisés de façon individuelle, tout dépendant de la gravité de la pathologie. Un point commun est de rétablir des conditions physiologiques durables au niveau de la musculature posturale : allonger la durée du repos physiologique des muscles et limiter les mouvements parasites inutiles à la fonction masticatrice.
L’information du patient sur son syndrome et son diagnostic exact est le premier pas vers une relation thérapeutique amicale, confiante et rassurante. Des craquements ou bruits articulaires par exemple ne doivent surtout pas inciter le patient à avoir trop de soucis.
Dans beaucoup des cas, des conseils simples pour modifier le comportement peuvent améliorer nettement les symptômes : nourriture molle, traitement au chaud ou au froid, sport, stretching, techniques de relaxation, stratégies pour réduire son stress etc.
Une gouttière occlusale ou un jig incisif est souvent indiqué afin de relaxer la musculature et décomprimer l’ATM.
Des médicaments antalgiques, anti-inflammatoires ou myorelaxants sont parfois nécessaire pour arrêter le processus de la chronification douloureuse.
Dans la plupart des cas, la myoarthropathie est une maladie bénigne avec une tendance à la guérison spontanée.
Des traitements dentaires, orthodontiques ou chirurgicaux invasifs ne doivent être pris en compte que dans des cas très particuliers.